On ne peut ignorer la part et la place du corps dans notre vécu. Les approches psychocorporelles appréhendent l’être humain à la fois dans sa dimension psychique et corporelle. Le corps est considéré comme un outil de communication et d’exploration de soi aussi complexe et riche que la communication verbale. L’état psychique modifie le vécu corporel, le vécu corporel modifie l’état psychique. Un travail somatique peut donc nourrir et répondre à un travail psychique, et inversement. Il ne s’agit pas seulement de recourir à la médiation corporelle pour mobiliser la sphère psychique, il y a une unité psychocorporelle à construire.

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Dans le cadre de ma pratique, je suis régulièrement confrontée à des personnes qui souffrent en premier lieu d’un rapport étranger à leur corps, un rapport qui rappelle celui que j’entretiens avec ma voiture : je la conduis au garage de temps à autre et je vais faire mes courses le temps de la révision. Il est toujours stupéfiant de constater à quel point nous sommes souvent déconnecté·es de nos corps. On prend difficilement conscience des excès de tension, des respirations bloquées. La plupart d’entre nous survivons dans un espace corporel opaque, un corps banal qui n’a d’autre ambition que de prolonger l’existence en faisant le moins de bruit possible. L’intérêt de l’accompagnement psychocorporel est de pouvoir fréquenter son corps, le ressentir, pour l’habiter.

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L'accompagnement psychocorporel permet d'apprivoiser ses sensations physiques, de se familiariser avec elles, de faire des expériences somatiques permettant de rétablir un sentiment de sécurité physique. Par ailleurs, se sentir en sécurité est indispensable pour affronter ses peurs et ses angoisses. L'exploration somatique permet de travailler sur l’intéroception, c'est-à-dire la perception des sensations. La conscience du corps nous met en contact avec notre monde intérieur, le paysage de notre organisme. Dès qu’on commence à aborder son corps avec curiosité plutôt qu’avec appréhension, tout change. Enfin, le travail sur le corps et la respiration permettent de réguler le système nerveux, de le resynchroniser, régulant ainsi l’équilibre interne, l’homéostasie. Ainsi, le travail psychocorporel, en mettant l’accent sur ce qui advient dans son corps, nous ramène à nos éprouvés. Il conduit à s’éprouver soi-même comme un corps-sujet incarné, à s’ancrer dans une corporéité.

L'accompagnement psychocorporel permet également de pactiser avec ses émotions : on commence à changer lorsqu’on apprend à s’approprier ses émotions. Le simple fait de constater ce qu’on éprouve développe la régulation émotionnelle.​ Par ailleurs, les émotions sont ancrées dans le corps. Quand on libère le corps, on libère les émotions. Les techniques psychocorporelles permettent de se reconnecter, se réconcilier et se réapproprier son corps, ses sensations et ses émotions.